L'"intertexte", ou l'art de la citation

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Dans "Tueur de dames", d’Alexander Mackendrick (G.B., 1954), la première apparition de Marcus se fait par une ombre qui observe, puis suit Margaret Wilberforce.  

Pour ceux qui ont vu M. le maudit (Fritz Lang, 1931, image de gauche), la référence est immédiate. Dans le film de Lang, une affiche promet 10 000 marks de récompense à qui permettra l’identification de l’horrible "Mörder" (le meurtrier d’enfants). Une ombre apparaît sur l’affiche, celle de l’acteur Peter Lorre qui incarne le meurtrier sadique, à la recherche d’une victime.

 Dans "Tueur de dames", l’affichette a remplacé l’affiche, mais la citation du film de Lang rejaillit sur le personnage encore inconnu du film de Mackendrick. L’écho le désigne comme un assassin, la vieille dame supposée sans défense étant l’équivalent parodique des enfants victimes de "M. le maudit".

 On trouve aussi dans "Tueur de dames" une citation de "Nosferatu le Vampire" (Murnau, 1922), lorsque Marcus fige sa silhouette devant un perroquet au cours de la visite de la maison. Et, toujours dans la même intention parodique, Alexander Mackendrick reconstitue les éclairages contrastés des films de gangsters américains dans le décor sobre de la chambre louée par la charmante vieille dame.

 Autres exemples d’intertexte :

 Le landau descendant l’escalier dans "Le cuirassé Potemkine" trouve un écho dans la séquence finale des "Incorruptibles", avec Kevin Cosner (arrestation du comptable dans les escaliers de la gare), ou encore dans "Brazil" de Terry Guilian, où la voiture d’enfant est remplacée par ... un aspirateur.

 Pour la musique, notons l’utilisation de la musique de "L"homme tranquille" de John Ford dans une mémorable bagarre de "1941" de Steven Spielberg, ou les multiples emplois de la " chevauchée des Walkyries" de Wagner dans "Apocalypse Now" ou en accompagnement de la "horde" dans "Mon nom est Personne"  

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